• Mon opinion à propos des technologies à l'école

    En matière d'utilisation des technologies à l'école, mon avis est nuancé. Je pense qu'il y a une place de choix, prise assez intuitivement par les professeurs en général, mais qu'il présente également de nombreux pièges dans lesquels il ne faut pas tomber au risque desservir le plus important: l'apprentissage des enfants. 

    Pour commencer, il me paraît important de recentrer précisément ce qu'est pour moi la technologie à l'école. J'entends par là tout support numérique utilisé au sein de l'école ou à la maison (devoirs) au cours d'un apprentissage.

    Cela comprend notamment: 

    • Les tablettes et ordinateurs pour de l'autonomie (ateliers, jeux ludique, production personnelle)
    • Les tablettes et ordinateurs pour la différenciation (tablettes pour dyspraxiques, dictées autonomes, découverte autonome d'un support vidéo)
    • Un support vidéo pour un cours (c'est pas sorcier, un reportage, une vidéo YouTube)
    • Projection d'un tableau sur un TBI

    Au niveau des points positifs, on peut d'abord recenser notamment et principalement l'attrait des enfants vers le support numérique. Depuis tout petit, les enfants ont un attrait vers les écrans et il serait dommage de passer à côté quand c'est exploitable.

    Ensuite, le fait qu'il existe aujourd'hui des supports variés permettent une approche des apprentissages comme les enfants en voient rarement, plus attrayante. C'est encore une autre manière d'aborder les apprentissages.

    En outre, apporter du numérique dans une matière déjà connue permet de redonner du peps aux apprentissages pour qu’ils s’ancrent de manière différente. Il est en effet prouvé par les neurosciences qu'un apprentissage s'ancre grâce à des situations différentes mobilisant les savoirs et savoir-faire des apprenants.

    Enfin, les outils numériques d'aujourd'hui permettent une plus grande différenciation des apprenants. Ainsi, un enfant dyslexique pourra choisir un traitement de texte qui soulignera directement ses erreurs; un dyspraxique pourra écrire sur une tablette ou un enfant à tendance auditive pourra s'écouter épeler certains mots en vue d'une dictée. Cela recentre les enfants vers une seule et unique tâche: celle qu'on lui demande. 

     

    Si les points positifs sont conséquents, il ne faut pas mettre de côté ce dont mettent en garde les détracteurs de la pratique. Un élément soulevé est qu'il faut garder à l'esprit que c'est bel et bien le support par lequel sont attirés les élèves. L'apprentissage en tant que tel n'est pas plus attrayant pour l'élève et ce n'est pas parce que les apprenants ont une attitude/perception plus positive qu'ils apprennent mieux.

    Ensuite, l'utilisation d'une vidéo ou d'un jeu vidéo pour lancer l'apprentissage est, certes, attractif, mais tend à le desservir. En effet, la quantité de paramètres à gérer durant le début d'un apprentissage est telle que cela demande un plus grand effort de concentration et d'autonomie à l'apprenant pour dégager la matière des informations qui lui sont données - d'autant plus que, à cet âge, leur cortex préfrontal est encore loin d'être mature. Le traitement des informations s'en voit d'autant plus complexe. Il vaut mieux donc proscrire l'utilisation des technologies au début d'un apprentissage ou alors dans un cadre strict avec des retours et des mises en contexte par l'instituteur. 

    En parlant d'attrait, si le numérique est attractif pour les enfants et peut servir de bonne base à une déduction ou une exercisation, le support n'est pas révolutionnaire: il est aussi attractif et stimulant pour un enfant qu'un jeu de société. 
    Un autre point à soulever est que tous les enfants ne sont pas égaux dans leur manière d’aborder les TIC. Pour un certain jeu, deux enfants auront plus ou moins de mal à sélectionner des informations importantes et cibler ce que l’on veut leur faire apprendre, travailler. L’utilisation de l’outil demande donc en lui-même un apprentissage et en cela, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne. 

    Enfin, il ne faut pas oublier que tout support numérique reste écran, avec tous les problèmes de santé qui y sont liés: problèmes occulaires, risque de dépendance, troubles du sommeil, sédentarité devant un écran... Autant de facteurs de risques qui sont à prévoir lorsqu'on utilise un support numérique. 

    En résumé : le numérique au cours de l’apprentissage est à prendre avec précautions et parcimonie. En effet, le numérique ne fait pas l’apprentissage : il ne doit pas être basé dessus, ou alors avec des retours concrets réguliers (voir leçon sur la respiration). Je préconise donc son utilisation à la fin d’un apprentissage, lors d’une phase d’exercices.