• La bienveillance est une arme absolue

    Introduction: La bienveillance est une arme absolue

    Je pense qu'il y a plusieurs manières de lire un travail. Il y a la manière disciplinaire, où l'on évalue un travail par A + B et on obtient un score facilement quantifiable. Et puis il y a les travaux plus nuancés, où il n'y a pas vraiment de "vrai" ou de "faux". Ces travaux se lisent plus difficilement et il faut parfois chercher pour trouver ce que l'on veut évaluer. Mme Balaes, Mme Gillard, d'avance pardonnez-moi. 

    Quand il m'est donné comme consigne "nous montrer en quoi vous avez développé des compétences qui vous amènent vers le profil de l’enseignant de demain",  je ne peux juste vous montrer trois référents en attendant une petite gommette verte de votre part et un "C'est bien, Thomas. Tu as et 16 et demi à ton portfolio!" car ma vision de l'enseignement ne se limite pas à l'accord de l'adjectif avec le pluriel des noms ou mon schéma général d'apprentissage. Mais ne vous inquiétez pas, ils se trouvent dans la partie "référents", à votre gauche. Ainsi, pour introduire ce portfolio, il me fait plaisir de placer cette jolie citation à laquelle j'adhère tout à fait: "L'encouragement est à l'enfant ce que l'eau est à la plante". Mais elle ne reflète qu'une partie de la bienveillance liée au métier et je trouve ça assez réducteur, trop précis pour ce vaste travail. Je pense que, si je devais introduire ce travail d'une meilleure manière, je me dirigerais vers Saint-Exupéry qui disait "On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux". C'est pourquoi je ne vais pas uniquement vous montrer mes compétences pédagogiques ou disciplinaires, mais également les autres, celles qui manquent si souvent alors qu'elles viennent avant dans le Programme intégré.

    Ainsi, j'introduis mon travail avec un livre qui m'affirme, qui me lit, avec lequel je ne peux m'empêcher de faire de nombreux liens avec l'enseignement. 

    La bienveillance est une arme absolue

     

    "La bienveillance est une arme absolue" est un livre écrit par Didier Van Cauwelaert, auteur comptabilisant 15 prix selon Wikipédia, dont un Goncourt. 
    Ce livre raconte sous différents points de vue toute la puissance de la bienveillance. La bienveillance est, pour moi, une manière de penser qui nous pousse à vouloir inconditionnellement le bien-être de l'autre tout en respectant son propre bien-être (à la différence de la gentillesse où l'action est uniquement portée vers l'autre). Pour un enseignant, la bienveillance pousse à voir avec le cœur l'enfant qu'il a devant lui. Son rôle n'est en aucun cas de réparer les blessures éventuelles que peut infliger la vie audit enfant. Il n'est pas psy ni thérapeute. Son rôle est d'accompagner l'enfant, de l'aider à forger ses armes dans un monde de plus en plus complexe. 

    J'ai gardé quelques phrases du livre qui traduisent très bien à mon goût cette manière de penser, toujours à mettre en lien avec l'enseignement:

    "Pour être bien dans ma peau, j'ai besoin que les gens s'épanouissent autour de moi. Mon altruisme est donc à priori égoïste, ce qui d'une certaine manière en garantit la sincérité."

    Cette phrase parle d'elle-même. Avec l'enseignement, j'y voit cependant un bémol. Pour moi, l'état négatif éventuel des enfants ne doit pas avoir d'impact négatif sur l'enseignant. C'est avec cette conviction rigoureuse en tête que j'écris ici la partie suivante en pensant à tous ces enseignants qui voient certains enfants avec une exaspération profonde, à tel point qu'ils ne voient plus l'enfant dans sa globalité mais seulement avec le filtre des expériences négatives. 

    "Tu sais ce que c'est, au fond, la bienveillance? C'est quand tu te rends compte que ta rancune n'est qu'un aveu de soumission. Que tu te laisses bouffer par les séquelles du drame. La bienveillance, c'est reprendre le pouvoir. [...]"

    Dans la pratique, je pense que la bienveillance est contagieuse et qu'un climat de classe ainsi ne peut qu'avoir des résultats fulgurants sur les résultats des enfants.
    Je sais qu'il me reste encore des compétences disciplinaires à acquérir comme l'accord des adjectifs avec le pluriel du participe passé en -ment. Mais je n'ai pas peur. Je sais quelle est ma motivation intrinsèque et, pour ça, je sais que je peux arriver à me surpasser.